Robert Capa, Cordoue le 5 septembre 1936, « Mort d'un soldat républicain »
Présentation :
L’auteur est Robert Capa, en 1936. La photo a été prise en Espagne pendant la guerre civile. Elle a été publiée pour la première fois le 23 septembre 1936. Le soldat mort s’appelle Frédérico Barrell Garcia. Il a été tué pendant l’assaut à Cero Muriano, sur le front de Cordoue le 5 septembre 1936. La photo est publiée dans le magazine « Vu » le 23 septembre 1936.
Description de l’image :
C’est un anarchiste combattant dans les rangs républicains durant la guerre d’Espagne. Un homme armé est arrêté net, prêt à lâcher son fusil ; il va tomber en arrière, les bras en croix. L’ombre portée permet de situer la prise du cliché en début ou fin de journée.
Analyse de l’image :
L’homme est photographié seul, en pied, en légère contre-plongée, ce qui indique la proximité du photographe. L’effet du flou renvoie aux conditions de la prise de vue, à l’histoire vivante en train de se faire. Le ciel gris clair désigne la vie. L’arme désigne la liberté. L’ombre désigne, elle, la mort. La ligne de vue de l’ombre et celle du ciel convergent vers l’arme. Cela signifie que pour obtenir la liberté, il faut se battre à la vie ou à la mort. Le Décor de la scène, flou, montre que la photo est une image d’information, prise sur le vif. La photo immortalise le passage de la vie à la mort, matérialisée par la chute de l’homme sur l’herbe. Elle donne l’impression d’avoir suspendu le temps. Cette photographie symbolise l’Espagne et la République, abandonnées par les démocraties. Pour l'anecdote : des partisans avant la publication affirmaient que Capa était responsable de la mort de ce soldat.
Gerda Taro, Barcelone, août 1936, « Woman training for a republican milita »
Contexte :
La résistance de la Catalogne face aux franquistes dans le contexte de la guerre espagnole.
Première publication :
Numéro spécial de « Vu », premier magazine français à publier des photos de la guerre. Cette photo est prise sur une plage de Barcelone en 1936. Le sujet de l’article est : « Quand les femmes s’en mêlent ». Ces femmes sont des miliciennes républicaines.
Description :
Une jeune femme se trouve genou à terre, portant des chaussures à talons. Elle s’entraîne au pistolet. La milicienne est prise de profil sans que l’on puisse reconnaître son visage. Le cliché a le format carré des photos « Rolleiflex » attribués à Taro. A l’arrière plan, on peut voir une plage de Barcelone. , Il n’y a pas d’identité sur les photos, on suppose que ce sont des femmes de la ville. La femme a en effet une coupe à la garçonne typique des années folles ; de plus elle porte des talons, ce qui insiste sur sa féminité. C’est du jamais vu : sur cette photo, les femmes combattent ! Les miliciennes sont en armes. La photographe est républicaine et elle se compare aux femmes miliciennes qui se battent. L’auteur prend parti pour l’implication des femmes dans la guerre contre Hitler.
Chim, mai 1936, « La Madone à l’enfant de BADAJOX »
Le titre de l’image est la Madone à l’enfant de BADAJOX
Présentation :
Le 14 mai 1936 , la photo est publiée dans le magasine Regards et prise par CHIM, un ami de Robert Capa.
- Auteur : CHIM (David Seymour)
- Date : Fin avril, début mai 1936.
- Titre : La Madone à l’enfant de BADAJOX
- Contexte : Meeting sur la réforme agraire
- Première publication : Le 14 mai 1936 dans le magazine Regards
Description de l’image :
Au premier plan on voit une femme avec un enfant, au deuxième plan plusieurs enfants. Mais aussi des hommes et des femmes, le regard tourné vers le haut. Le sujet de cette image correspond à une femme qui allaite son enfant. L’image est composée essentiellement de visages.
Analyse :
L’auteur a voulu montrer la simplicité des femmes à cette époque : les femmes à cette époque n’ont pas de honte de faire se dont elles ont envie. Donc exaltation de la liberté. L’image est entrée dans l’histoire car elle a choqué certaines personnes ou a été appréciée par d’autres. La photo prend parti pour montrer que les femmes peuvent êtres libres de leurs faits. Elle est à la fois le témoignage de la pauvreté, du dénuement de la population espagnole en 1936, et un symbole d'espoir et d'aspiration à un monde meilleur.